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• 1875; suttie 1829; mot hindi, fém. de sat « sage », par l'angl.♦ Hist. relig.1 ♦ N. f. Veuve qui s'immolait rituellement sur le bûcher funéraire de son mari, en Inde. — Adj. inv. Femme, veuve sati.2 ♦ N. m. Le rite lui-même. Le sati fut aboli en 1829.⇒SATI, (SATI, SÂTI)subst.HIST. DES RELIG.I. — Subst. fém. [Dans la relig. brahmanique, en parlant d'une veuve] Celle qui pousse la fidélité conjugale jusqu'à se faire brûler vive sur le bûcher funéraire de son mari. C'est à cette époque qu'apparaît — elle est attestée en 510 par une stèle commémorative retrouvée à Éran — la coutume de la « femme fidèle » (sati) qui se fait brûler sur le bûcher funéraire de son mari. Celles des veuves qui ne suivent pas ce rite se condamnent, volontairement ou non, à une vie recluse (Hist. gén. des civilisations, t. 3, Le Moyen Âge, Paris, P.U.F., 1965, p. 63). Empl. adj. inv. Femme sati, veuve sati. (Dict. XXe s.).II. — Subst. masc. Le rite lui-même. Le sâti fut aboli en 1829 par Lord William Bentick (ROB.).Prononc. et Orth.:[sati]. LITTRÉ, ROB. 1985: sati; Lar. Lang. fr.: sâti. Au sens II, également sutty (ROB. 1985). Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 296: sati. Étymol. et Hist. 1. 1825 « sacrifice volontaire d'une veuve sur le bûcher funéraire de son mari » suttys en italiques, glosé ,,c'est le nom qu'on donne à ces sacrifices barbares`` (Abbé J. A. DUBOIS, Mœurs, institutions et cérémonies des peuples de l'Inde, t. 2, p. 20); 1829 suttée subst. fém. (BOISTE); 1842 suttee subst. masc. (HUGO, Rhin, p. 449); 1874 sati (F. DELAUNAY, infra); 2. 1874 sati subst. fém. selon LITTRÉ à côté de suttee subst. masc. « veuve qui se fait brûler vive sur le bûcher funéraire de son époux » (F. DELAUNAY, Journ. offic., 13 janv. 1874, p. 362, 2e col. ds LITTRÉ Suppl. 1877: Dernièrement une douzaine de veuves du rajah défunt de Judhpur s'attendaient joyeusement à s'offrir en sati sur le bûcher du prince [...] il n'y a pas longtemps, à Tamarata, un brahmane mourut; sa femme voulut être sati). Empr. au skr.
« femme de qualité, femme chaste, épouse fidèle » (fém. de sant « qui existe, présent, vrai, réel, authentique » part. prés. de as- « être », N. STCHOUPAK, L. NITTI, L. RENOU, Dict. skr.-fr., p. 770, 774 et 99), peut-être par l'intermédiaire de l'angl. où la transcr. suttee est plus cour., à côté de sati, satti et shuttee (1786 au sens 2, 1813 au sens 1, v. NED).
ÉTYM. 1839, suttee; mot hindi, fém. de sat « sage, pieux », par l'anglais.❖♦ Hist. des religions.1 N. f. Veuve qui s'immolait rituellement sur le bûcher funéraire de son mari, en Inde. — Adj. f. (invar.). || Femme, veuve sati.2 N. m. (1873, sutty, → cit.). Le rite lui-même; les cérémonies qui l'accompagnent. || Le sati, légalement aboli en 1829 par Lord William Bentick, se perpétua longtemps après dans de nombreuses régions de l'Inde. — Sous la forme sutty :0 — Un sutty (…) c'est un sacrifice humain, mais un sacrifice volontaire. Cette femme que vous venez de voir sera brûlée demain aux premières heures du jour (…)— Et ce cadavre ? (…)— C'est celui du prince, son mari (…) un rajah indépendant du Bundelkund.J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, XII (1873).
Encyclopédie Universelle. 2012.